Dieudonné en tournée. Limoges le 25 janvier 2014
Après quelques années de semi-clandestinité théâtrale, terré dans son théâtre de la Main d'Or ou relégué à faire des sketchs dans un bus, il semblerait que Dieudonné ait de nouveau la possibilité de jouer dans des grandes salles telles que les zéniths, comme en atteste son agenda de tournée. Ainsi, Dieudonné qui se targuait par exemple d'être anti-système bénéficie de l'aide logistique de grandes firmes de distribution pour la réservation de places...
La chute de Dieudonné commence en 2006, avec sa venue à la fête du Front National le 11 novembre et où on le voit poser avec des membres du DPS (service d'ordre du FN, véritable milice paramilitaire d'extrême-droite).
En 2007, Dieudonné se constitue un cercle d'amis et de soutiens venant d'extrême-droite, pour former la solide base de constitution de la « liste Anti-Sioniste ». Le 11 juillet, Jean Marie Le Pen devient le parrain de la fille de l'humouriste. Il semblerai aussi d'après la source du journal Le Parisien, que le leader frontiste a versé 60.000 euros à Bonnie production gérée par Dieudonné. Le contrat portait sur la location d'espace, en l'ocurence le théâtre de la main d'or... aujourd'hui propriété de Bonnie production.
En 2008, c'est la descente aux enfers. D'abord, il y a un voyage au Liban et en Syrie. Dieudonné est accompagné par des grosses pointures d'extrême-droite. Le voyage est organisé à l'initiative de Frédéric Chatillon, ancien responsable du Groupe Union Défense (GUD, organisation étudiante violente nationaliste et raciste née en 1968 par des anciens d'Occident, pro-OAS et Algérie-Française) ; Thierry Meyssan, fondateur du Réseau Voltaire et fervent défenseur des régimes iranien, lybien et syrien ; Alain Soral, ancien du FN et leader d'Égalité et Réconciliation, organisation de type fasciste mussolinienne (proche un temps de Serge Ayoub, Soral n'hésite pas à mettre des portraits de Charles Maurras sur son site et à reprendre le slogan de Mussolini « Gauche du Travail, Droite des valeurs ») ; Marc Georges, ancien du FN et coordinateur de la campagne « Anti Sioniste » ;Ahmed Moualek, antisémite notoire, animateur du blog « la banlieue s'exprime », soutien du FN dans les quartiers. C'est cette même équipe que l'on retrouve aujourd'hui dans les soutiens forcenés à Bachar al-Assad.
Toujours en 2008, arrive un heureux événement pour Dieudonné : Jean-Marie Le Pen, président du FN, devient officiellement le parrain du troisième enfant de l'humoriste lors d'une cérémonie à Bordeaux... (plus si drôle que ça, hein ?!).
En septembre 2009, c'est le procès Dieudonné-Faurisson qui le remet sur le devant de la scène. Robert Faurisson, négationniste notoire, antisémite et proche de l'extrême-droite, s'était vu invité par Dieudonné à un de ses spectacles, pour lui remettre le « prix de l'infréquentabilité et de l'insolence ». Dieudonné commence à bien choisir ses amis et son public applaudit. A l'audience du procès, tous ses nouveaux compagnons de route sont présents pour le soutenir :Ginette Skandrani, exclue des Verts pour négationnisme et antisémitisme ; des membres d'Égalité et Réconciliation ; Thomas Werlet, chef du Parti Solidaire Français (parti fasciste d'obédience Pétainiste-Doriotiste, anciennement appelé « Droite Socialiste », ceux-là même qui étaient avec Kemi Seba et dont certains membres, des skins néo-nazis, avaient tabassé des jeunes « parce qu'ils étaient noirs », les mêmes rendus célèbres en 2008 pour une fusillade contre deux jeunes d'origine immigrée en banlieue) ; des pointures du négationnisme et du racisme comme Michelle Renouf, proche du British National Party (parti réputé pour avoir accueilli dans ses rangs des skinheads néo-nazis de Blood and Honour et Combat18 dans les années 1980).
En mai 2009, c'est le lancement effectif de la « liste antisioniste » aux Européennes parrainée par le Parti Anti-Sioniste et par Égalité et Réconciliation, dont le tête de file est Dieudonné. Sur cette liste, on retrouve encore du beau monde : Mickael Guerin, ex-secrétaire du Front National de la Jeunesse en Rhône-Alpes et responsable de la section Savoie d'Égalité et Réconciliation (dont le site internet arborait le logo des nationaux-bolchéviques, une idéologie mêlant nazisme et stalinisme) ; Emmanuelle Grili, ancienne militante du Renouveau Français (organisation nationaliste, raciste et royaliste) ; Charles Alban Sheppens, également ancien de Renouveau Français passé par le « Groupe Nationaliste Bourgogne » dans les années 1990, puis par le FN, président de la « Fraternité Franco-Serbe », dont Jany Le Pen est la marraine (cette association apporte son soutien aux serbes du Kosovo dans leur combat contre les musulmans albanophones). Ce Charles Alban Sheppens, on le voit également aux côté des hooligans racistes de Boulogne où il vend des écharpes pour le compte de la Fraternité. Cette liste est officiellement soutenue par le Parti Solidaire Français (dont nous avons déjà parlé plus haut). Soulignons également que le Parti Anti-Sioniste de Dieudonné ne fut jamais accepté comme soutien officiel par les organisations de libération en Palestine...
De 2010 à 2012. Dieudonné stagne dans sa sphère de fans issus à la fois de l'immigration, des quartiers populaires et de l'extrême-droite radicale, assumant tout son parcours depuis 2006.
Vous en voulez encore ? Allez, on va dans le plus récent !
Juin 2013, affaire Méric. Un jeune antifasciste, Clément Méric, est assassiné par des néo-nazis de Troisième Voie dont le chef est Serge Ayoub alias « Batskin », patron également des Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires (service d'ordre de Troisième Voie).
Dieudonné se montre en octobre dans une vidéo avec Serge Ayoub, lui serrant la main et lui accordant son soutien de part la mise à disposition d'une interview où le leader néo-nazi raconte sa version des faits (depuis 2009 Dieudonné s'était déjà présenté comme « ennemi des antifascistes »...). Mais avec cette interview, Dieudonné montre une fois de plus de toute sa contradiction ! Dieudonné se donne l'image du combattant contre l'impérialisme... et des jeunes le suivent bêtement. Serge Ayoub en bon « anti-impérialiste » et « anti-colonialiste » qu'il se présente (laissez nous rire un instant !) ne manque pourtant pas de casseroles. Au sein même de l'organisation d'Ayoub, il y a eu des individus comme un certain « Pti'Fred » qui se vante dans le documentaire « Sur les pavés » (réalisé par Serge Ayoub pour « répondre » au documentaire « Antifa chasseurs de skins »), interviewé dans le bar « Le Local » (de Batskin...) d'avoir fait parti des mercenaires de Bob Dénard (militaire colonialiste et anti-communiste) en Afrique en 1995, pour appuyer des coups d'État comme celui aux Comores... Et il n'est pas le seul, les nationalistes français ont contribué lourdement au pillage de l'Afrique, de l'Asie, de Orient et de certains pays de l'est en envoyant des mercenaires pour asseoir la domination de la France et des valeurs chrétiennes.
Et Dieudonné n'est que le complice de tout ça en s'alliant avec eux !
Dieudonné est bien d'extrême droite, c'est le tirailleur noir des suprémacistes blancs... Il est la caution de couleur pour faire passer le message et la volonté des racistes blancs ! Du masochisme aussi poussé, qui l'eut cru un jour ? Dieudonné l'a fait !
0 commentaires: